SFBT : - Compte rendu de l'AGO du 27 mai 2008: Report du projet de restructuration tant attendu; Approbation d'un dividende de 0,575 DT/action [suite]

Date: 14/01/2019Unité monétaire: TND
Valeur nominale1Nbre d'actions105 000 000
Dernier cours20.460PER (sur 1 année) / marché16,37x/10,76x
Var. der. clôture %0BPA (sur 1 année)1.25
Bidn.dDer. dividende0,650
Askn.dDate Distribution14/05/2015
Cap. Boursière2 148 300 000Var. sur 1 an20.460->20.460
MM(20)-MM(50)20,460-20,460Rdt ajusté depuis le 31/12/2023nc
Echg. quot. moyen (sur une année)0Advance/Decline (sur une année)0 hausses / 0 baisses

Les AGO de SFBT
attirent toujours la grande foule. Celle du 27 Mai 2008 n’a pas dérogé à la règle, le large flottant diffusé auprès du public et le poids boursier du titre SFBT
qui représente 11,2% de l’indice Tunindex expliquant en quelque sorte l’intérêt porté à la valeur. Les premières interrogations du public ont porté sur le plan de restructuration du groupe annoncé depuis deux années. Les réponses du management furent nuancées, mais toutes ramènent la situation de statu quo à des problèmes non juridiques. Le schéma de montage et les modalités et étapes d’exécution du plan ont été décrits et communiqués dans les documents sociaux remis aux actionnaires lors de l’AGO.


Le scénario retenu prévoit l’apport de l’ensemble du portefeuille de la société mère SFBT
et des participations intra-filiales au nouveau holding. SFBT
demeurera cotée et son activité se limitera à la Bière. Elle contrôlera 90% du holding La valorisation de ce dernier ressort d’après le rapport à 509,5 MDT avant décote et respectivement à 382 MDT et 433 MDT selon qu’on applique une décote de 25% ou 15%. Ceci devra donner lieu à des économies d’impôts substantielles allant jusqu’à 86 millions de DT après cotation du holding, qui contrôlera les 5 pôles qui vont naître : (1) Boissons Gazeuses,(2) Bière (3) Jus et eau (4) Lait et dérivés (5) Financier et autres. Il semblerait que le groupe français Castel, l’actionnaire de référence de SFBT
, préfère attendre pour scruter l’horizon concurrentiel et guetter peut-être des signaux venant du régulateur. L’actionnaire majoritaire croit beaucoup dans le marché tunisien mais certaines limites réglementaires au niveau de la bourse freinent ses intentions d’investissement, autant pour lui que pour les autres investisseurs étrangers. Il est à rappeler qu’au commencement du projet, l’idée de vendre 10% du capital du nouveau Holding a été âprement discutée au sein du conseil d’administration. Aucun échéancier n’est à l’ordre du jour et la restructuration demeure encore à l’étude pour trouver un compromis qui préserve les intérêts des diverses parties.

Au niveau opérationnel, les performances du groupe agroalimentaire Tunisien ont été positives en 2007, s’insérant dans la continuité et confirmant les capacités du groupe à créer de la valeur pour ses actionnaires. Rappelons que l’activité consolidée a généré en 2007 des revenus de 415,187 MDT contre 394,337 MDT en 2006. Le bénéfice net part du groupe s’élève à 50,029 MDT contre 47,547 MDT en 2006. Tous les segments ont connu une croissance organique soutenue dans la fourchette de 5 à 8%, en ligne avec la norme sectorielle. Dans le pôle boissons gazeuses, les ventes en volume ont augmenté de 6,55% sur le marché local, qui absorbe plus de 90% de la production, et ont baissé de 39,1% sur le marché export. Dans la bière, les ventes ont augmenté de 5,6%. Une progression de 7,9% est, également, enregistrée dans l’eau minérale contre la baisse de celles du lait de 17,9%. Le lait reste le canard boiteux du groupe, traînant toujours le même problème de marges. M Bousbia croit, pourtant, que la société atteindra l’équilibre d’ici deux ans si l’Etat ordonne une légère révision à la hausse des prix de vente au public. L’entrée du groupe dans l’activité lait a été dictée par des facteurs socio-économiques pour le pays et stratégiques pour le groupe.

Au niveau du pôle bière, le public a fait part de ses craintes de l’ouverture du secteur à un deuxième opérateur privé après que cette initiative aurait été négociée par le groupe SFBT
lui-même, qui a procédé à l’acquisition des installations d’exploitation. Le président du groupe a rappelé qu’à l’origine, le projet Heineken devrait être concrétisé conjointement avec le Groupe SFBT
mais que l’Etat a jugé bon de faire entrer un deuxième opérateur privé tunisien afin d’empêcher la formation d’une position monopolistique dominante sur le marché détenue par un seul fabricant, ce qui pourrait nuire aux intérêts des consommateurs. Selon M. Bousbia, la menace du nouveau brasseur, Heineken, devrait être vue d’un bon œil puisqu’elle pourrait inciter à la libéralisation des prix par une révision de la base d’application des droits à la consommation et au nivellement de la consommation. Le nouveau challenger entend accaparer 10% de part de marché alors que les prévisions de SFBT
tablaient sur 4 à 5% à l’époque de l’initiation du projet. Pour se défendre, le groupe semble déjà s’y préparer par l’introduction de la marque prestigieuse allemande, BECK’S, une initiative qui n’attend que l’accord de la tutelle sur les royalties pour être menée à bon port. M. Bousbia a martelé que les prix à la vente de la bière en Tunisie demeurent encore de 50 à 60% moins chers qu’en Algérie et Maroc, souffrant toujours de la forte pression fiscale. La faible capacité de production du groupe comparée aux grands fabricants mondiaux (1 million de hectolitres contre 60 millions à 80 millions Hl) devrait inciter les autorités à ouvrir le marché aux concurrents étrangers pour renflouer les caisses de l’Etat ; A ce titre, SFBT
assure pour l’Etat tunisien des recettes fiscales de prés de 280 millions de DT chaque année.


Plus les marques de fabrique et les producteurs présents sur le marché local sont connus à l’échelle internationale plus l’effet de l’évasion fiscale sur le budget que pourrait causer la vente en noir très répandue dans ce secteur est limitée. Dans ce sens, les dirigeants rappellent aux présents leur espoir de voir les droits sur les boissons gazeuses baisser pour équilibrer la forte taxation sur la bière. La société rappelle qu’elle est soumise à l’impératif de maintenir un rythme de vente soutenu dans les BG. Elle consacre chaque année 6 millions de DT pour les campagnes publicitaires. La dernière en date est celle du Coca Zero ; Une partie des frais publicitaires est imputée directement au prix du concentré de Coca.

Faisant le lien avec la valorisation des diverses activités poursuivies par le groupe SFBT
et la capitalisation boursière de la firme, M. Bousbia a remarqué que le pôle BG qui fabrique et commercialise la marque Coca pourrait être valorisé, à lui seul, entre 40 à 50 fois le bénéfice sectoriel généré. Le cours de l’action SFBT
se traite actuellement à 14,5 fois ses bénéfices consolidés 2007. Le Président du groupe n’a pas caché son dépit quant à la valorisation actuelle du groupe ; Il a rappelé qu’en 1997, SFBT distribuait 2,850 MDT de dividendes alors qu’au titre de l’exercice écoulé la société devra décaisser prés de 32,200 MDT. A maintes reprises, le président de l’assemblée a fait allusion à la valeur globale de SFBT
par la somme des parties qui fait ressortir une forte décote en combinant tous les pôles d’activité et les synergies mal cernées par les évaluateurs externes.

A titre d’illustration, le dernier rapport d’évaluation a montré que le pôle Eau souffre d’un écart de valorisation significatif chiffré à 30% en se limitant à l’actif net réévalué de SOSTEM et sans une réelle considération des potentialités du secteur, du leadership de la marque Safia et la forte croissance attendue des cash flow futurs de l’entreprise. Par ailleurs, le groupe compte beaucoup sur l’activité Vin nouvellement lancée et mise en valeur par le projet Raoudha mené conjointement avec le groupe Castel. Les premiers signes sont encourageants quant au volume et à la qualité du vin qui sera extrait et exporté ver l’Union Européenne.


La société distribuera 0,575 DT par action à partir du 20 juin 2008.

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