Le siège de l’IACE a abrité le 30 septembre l’Assemblée Générale Ordinaire de la TAIR. Après les contreperformances de l’exercice 2011 dans le sillage des retombées de la révolution tunisienne, l’année 2012 a été pour TAIR l’année de reprise de l’activité sans pour autant atteindre les objectifs fixés. La compagnie a transporté prés de 3,8 millions de passagers contre 3,180 millions en 2011 (+19,5%). Le nombre d’heures de vol a atteint 90 792 HDV contre 78 378 en 2011 (+15,8%). Cette croissance remarquable est due à l’activité Régulière (+27,4%). L’activité Charter continue à se replier perdant -7,7% en 2012 après les -52,3% de 2010. La crise économique en Europe et l’instabilité politique en Tunisie ont entraine des annulations des réservations de trous opérateurs; TAIR a été confrontée à des annulations de l’Europe de l’Est et la baisse de la demande sur le marché français. Une situation qui semble persister en 2013. La part du trafic Charter ne constituait que 15% du trafic global de la compagnie contre 19,5% en 2011.
Donc c’est uniquement grâce au Régulier et un peu moins au supplémentaire que l’offre globale en sièges ait pu augmenter de 20,6% passant de 4,4 millions sièges à 5,3 millions en 2012. Le coefficient de remplissage des vols réguliers et supplémentaires a atteint 69,4% contre 69,7% en 2011 ; L’utilisation moyenne journalière de la flotte est passée à 7h28 minutes en 2012 contre 6h45mn en 2011. En termes de valeurs, ces améliorations dans le Régulier ont boosté le chiffre d’affaires global qui atteint 1113,7 MD contre 926 MD en 2011. Dans son allocution, le PDG de la compagnie, Monsieur Jrad, a mis l’accent sur l’ouverture de nouvelles lignes et l’augmentation de fréquence sur plusieurs destinations notamment en Libye pour trouver de nouvelles débouchées après l’exacerbation de la concurrence sur les destinations européennes. La part de marché de TAIR dans le trafic international a accusé une perte de 4,5 points soit 38,9% contre 43,4% en 2011. Cette part de marché, a touché un plancher de 35% en 2010 suite aux événements exceptionnels. La société a pu atténuer les pertes de marchés après la concrétisation durant l’Eté 2012, de 8 vols par semaine sur la Libye, 3 sur le Maroc et 3 autres sur l’Arabie Saoudite. Elle compte renforcer sa présence sur le marché libyen après avoir concrétisé 6 autres vols par semaine durant l’Eté 2013. Le trafic sur l’Afrique a enregistré une amélioration notable de 372 295 passagers transportés supplémentaire pour atteindre 636 530 passagers en 2012 dont 347 433 sur la Libye. Le malheur du pays voisin a fait bien le bonheur de TAIR. Sur le Moyen Orient, la compagnie a enregistré une légère baisse (-1%) soit 153 865 passagers transportés. De même, l’activité supplémentaire a connu une régression de -19,2% avec seulement 47 661 passagers. Cette baisse est due essentiellement à une meilleure gestion de la programmation de l’activité. Cela dit, le segment Supplémentaire est appelé à reculer davantage en 2013 suite aux évènements qui ont touché le pays notamment le double assassinat de Belaid et Brahmi, affectant le tourisme et le retour des travailleurs tunisiens à l’étranger ainsi que la décision des autorités saoudiennes de limiter les visas pour la Omra et le Pèlerinage. Pour améliorer ses résultats TAIR poursuivra le développement de l’activité régulière par le renforcement de sa présence et la multiplication des fréquences (7/7 et Bi quotidiens) sur les principales plateformes cibles des compagnies Low Cost et ce en prévision de l’Open Sky. L’un des vecteurs de développement serait l’augmentation du trafic de la 6éme liberté autour du Hub Tunis Carthage. L’autre est le redéploiement sur l’Afrique par l’ouverture d’autres nouvelles dessertes. La société qui connaît des déboires au niveau de la qualité de ses services, notamment en termes de ponctualité compte agir sur ce facteur déterminant pour améliorer sa compétitivité face à des géants comme Emirates, et ce au niveau de la chaine de service allant du sol jusqu’à l’avion. En 2012, le pourcentage des retards de plus de 60 minutes a connu une augmentation de 15,6% à 16,5%. L’E commerce qui prend de l’ampleur dans le CA, atteignant une part de 35%, devra connaître une meilleure maitrise des coûts de passation des transactions via internet.
Malgré ses performances commerciales très acceptables, la compagnie continue d’afficher des résultats négatifs. Son Résultat d’exploitation est déficitaire de -109,3 MD contre -89,8 MD en 2011. Le Résultat avant impôt ressort négatif à -125,8 MD contre -134,4 MD en 2011. D’après Monsieur Jrad, la structure des coûts a connu de nouveaux dérapages. Les dépenses carburant ont augmenté de 23,9% sous l’effet combiné Baril/Dollars et les frais du personnel de 7,9% malgré le gel des recrutements depuis Mars 2012. Il faut rappeler que la compagne de recrutement de 2011 a été disproportionnée avec le volume de l’activité. Les frais du personnel totalisent 181,4 MD en 2012 contre 168,1 MD en 2011. Cela dit, contrairement à certains préjugés, un aperçu sur les derniers chiffres de la compagnie la plus rentable au monde, Emirates montre qu’elle emploie plus de 47 mille agents pour 197 avions utilisés. Le ratio Effectif moyen par avion est de loin favorable pour TAIR qui emploie prés de 3704 agents pour 36 avions. Cela dit, Emirates a transporté 39 millions de passagers en 2012 contre 3,8 millions pour TAIR et sur ce plan le ratio Pax/Effectif est de loin en faveur de la compagnie Emiratie. Le capital humain et matériel de TAIR demeure sous utilisé et peu productif. Concernant les autres charges, les redevances aéronautiques ont augmenté de 23% et les primes d’assurance de 8,7%.
Face à une situation tendue de la trésorerie, le plan de flotte a été révisé. Ainsi, les livraisons de l’A330 sont reportées de 2014 à 2015. Par ailleurs, un nouveau calendrier de livraison des A 320 à raison de 2 par an sera déterminé ultérieurement. Au rythme des déficits cumulés de la compagnie, les fonds propres de la société pourraient disparaître d’ici trois ans et les 3766 agents se trouveront à la rue; Le plan de sauvetage devient de plus en plus urgent avec le départ de 1700 agents, la prise en charge de la dette OACA et SNDP par l’Etat et surtout la vente des deux avions présidentiels pour renflouer la trésorerie.