Tunisie : Rebond de la croissance et creusement du déficit budgétaire au 1er trimestre, la BCT dresse l’état des lieux de la conjoncture.

La Banque Centrale de Tunisie a publié son rapport sur l'évolution monétaire et économique, du mois de mai 2017.

Ainsi, l’activité économique a connu une nette amélioration au cours du premier trimestre de l’année 2017; le taux de croissance du PIB, a atteint +0,9% en variation trimestrielle et +2,1% en glissement annuel, soit le niveau le plus élevé depuis 8 trimestres. Cette évolution est attribuable principalement à la contribution positive et forte du secteur agricole, la reprise de la demande étrangère adressée à la Tunisie ainsi que la bonne performance des secteurs miniers et chimiques.

Au mois d’avril 2017, l’inflation a poursuivi sa tendance haussière pour atteindre 5,0% en glissement annuel contre 4,8% le mois précédent. L’amplification des tensions inflationnistes est essentiellement imputable à la forte progression des prix libres (+5,8% en avril 2017 contre +5,7% en mars) notamment les prix des produits manufacturés (+6,3% contre +5,9%) mais aussi par la poursuite de l’affermissement du taux de croissance des prix des produits administrés (+2,1% contre +1,8%).

L’examen des résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat, à fin mars 2017, fait apparaître un creusement du déficit budgétaire, par rapport à la même période de l’année dernière. Malgré l’affermissement des recettes fiscales de 5,5% (contre -1,9% une année auparavant), les ressources propres de l’Etat ont baissé de 2,9%, durant le premier trimestre de 2017. Cette évolution émane du repli des recettes non fiscales qui ont repris leur rythme habituel après avoir connu un accroissement exceptionnel en 2016.  Les recettes d’impôts directs ont légèrement augmenté (+1,5% contre -17,4%) grâce à l’affermissement des impôts sur le revenu (+9,6%), qui a été atténué par la baisse des impôts sur les sociétés. Faut-il préciser qu’une partie des recettes d’impôts sur les sociétés, au titre de la contribution exceptionnelle, ont été comptabilisé au début du mois d’avril. Les recettes d’impôts indirects se sont inscrites en hausse de 8,3% grâce, notamment, à la progression des droits de consommation (+13,1%) et de la TVA (+9,7%).

Les échanges commerciaux se sont soldés, à fin avril 2017, par un déficit commercial de 4.308 MDT (FOB-FOB)2 contre 3.303 MDT une année auparavant. Cette nouvelle détérioration découle de l’accentuation des évolutions disparates des exportations et des importations. En effet, les exportations ont enregistré une hausse de 8%, tirée par le secteur d’offshore (hausse de +13,4%) contrastant avec le comportement des autres secteurs (du régime général), qui ont accusé une baisse de 6,6% émanant notamment de la contreperformance des secteurs énergétique (-18,2%) et minier (- 30,3%). En revanche, le rythme de progression des importations s’est accéléré durant ladite période (+13,8% contre +1,4% une année auparavant), soutenu notamment par la hausse des importations des produits énergétiques (+19,8%) et de consommation (+15%).  Du côté des recettes touristiques, elles ont enregistré, à fin avril 2017, une faible progression de 5,2%, comparativement à une hausse de 46,4% des entrées des non-résidents. Avec seulement un total de 491 MDT, les recettes touristiques demeurent ainsi loin en deçà des réalisations de 2015, qui ont été de 783 MDT.

Les tensions sur le taux de change du dinar se sont intensifiées sensiblement, depuis la deuxième quinzaine du mois d’avril 2017, en induisant une dépréciation importante du dinar vis-à-vis des principales devises. Comparativement à son niveau de fin mars 2017, le dinar a enregistré, sur le marché interbancaire, du 1 er au 22 mai 2017, une dépréciation moyenne de 7,5% vis-à-vis du l’euro et de 5,1% vis-à-vis du dollar américain, contre une dépréciation de seulement 0,6% (contre les deux devises) une année auparavant.

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