OIT : Près de la moitié de la main-d’œuvre mondiale risque de perdre ses moyens de subsistance

L’Organisation Internationale du Travail (OIT) vient de publier les dernières données relatives à l’impact de la pandémie du Covid-19 sur le marché du travail. Ces données font part d’effets dévastateurs aussi bien sur les travailleurs de l’économie informelle que sur des centaines de millions d’entreprises de part le monde.

Le nombre des travailleurs de l’économie informelle dans le monde est de l’ordre de 1,6 milliard, ils font face aujourd’hui à un danger imminent que celui de perdre leur travail, seul moyen de subsistance et ce, en raison de la crise du Covid-19. Ce danger survient suite à la baisse significative du nombre d’heures travaillées dans ce secteur. En effet, dans sa note, l’OIT explique qu’en comparaison au 4ème trimestre de l’année 2019, une baisse des heures travaillées de 10,5% est attendue en 2020, soit l’équivalent de 305 millions d’emplois à temps plein. Une estimation revue à la hausse au regard du prolongement des mesures du confinement total. A l’échelle internationale, les estimations de perte d’heures travaillées sont de 12,4% pour les Amériques, de 11,8% pour l’Europe et l’Asie centrale, et de plus 9,5% pour les autres régions du monde. 

Selon les estimations de l’OIT, la crise du Covid-19 a entraîné une baisse de 60% du revenu des travailleurs informel dans le monde. Cette baisse se traduit par une chute de 81% en Afrique et en Amérique, de 21,6% en Asie et Pacifique et de 70% en Europe et en Asie centrale. La grande conséquence de la pandémie du Covid-19 sur ces travailleurs est la perte de leurs moyens de subsistance. Rappelons que les travailleurs de l’économie informelle sont au nombre de 1,6 milliard soit près de la moitié de la main d’œuvre dans le monde.


L’OIT récence une baisse de la proportion des travailleurs, dont le lieu de travail est soumis à une fermeture obligatoire ou recommandée, de l’ordre de 81 à 68% au cours des derniers quinze jours. A l’échelle mondiale, pas moins de 436 millions d’entreprises font face à des risques élevés de perturbations. En effet, ces entreprises opèrent dans les secteurs économiques les plus impactés par la crise et dont 232 millions d’entre elles exercent dans la vente en gros et au détail. C’est également le cas pour les 111 millions d’entreprises opérant dans le secteur de l’industrie, 51 millions dans l’hôtellerie et la restauration et 42 millions dans le secteur de l’immobilier et autres activités commerciales.

Quelles mesures urgentes?

C’est un appel lancé par l’OIT pour la mise en place de mesures urgentes, ciblées et souples en faveur des travailleurs et des entreprises de surcroît celles considérées comme petite entreprise ainsi que celles opérant dans l’économie informelle.
Aussi, les mesures de relance économiques ont l’obligation d’être génératrices d’emplois assorties de politiques et des institutions du travail plus robustes, et des systèmes de protection sociale mieux financés et plus complets. S’y ajoute des mesures de relance et d’allégement de la dette pour une reprise économique durable et optimale. Guy Ryder, Directeur général de l’OIT a affirmé : «Pour des millions de travailleurs, l’absence de revenus signifie plus rien à manger, et l’absence totale de sécurité et d’avenir. Des millions d’entreprises à travers le monde ont du mal à tenir la tête hors de l’eau. Elles n’ont pas d’épargne ou pas d’accès au crédit. Voilà pourtant le vrai visage du monde du travail. Si nous ne leur venons pas en aide dès à présent, elles vont disparaître, tout simplement.»

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