Tunisie : Le FMI estime à 8,2% la contraction du PIB en 2020, et prévoit un rebond de 3,8% cette année

L'équipe du fonds monétaire international (FMI), a achevé la mission de consultation au titre de l'article IV avec la Tunisie, menée par Chris Geiregat du 9 au 18 décembre 2020 et du 4 au 13 janvier 2021.

Le staff du FMI a conclu dans son communiqué publié le 23 janvier, qu'à la lumière des répercussions de la crise sanitaire COVID-19, la contraction du PIB en 2020 est estimée à 8,2%. Le FMI s'attend à un rebond de 3,8% en 2021 avec le début de l'atténuation des effets de la pandémie. Toutefois, le FMI prévient que ces projections restent liées à la persistance du risque sanitaire et au rythme de vaccination.

La Tunisie est confrontée aujourd'hui à deux défis majeurs, celui de sauver des vies tout en ramenant les déséquilibres budgétaire et de la position extérieur sur une trajectoire soutenable. Il sera néanmoins primordial de donner la priorité aux dépenses de santé et de protection sociale, avec en parallèle des efforts de maitrise de la masse salariale et des transferts vers les sociétés publiques. Le Budget de l'Etat 2021 prévoit un déficit budgétaire rabaissé à 6,6%, un objectif qui devra être soutenu par des mesures spécifiques, sous peine de voir le déficit budgétaire atteindre les 9%, selon l'équipe du FMI.

Pour le FMI, les perspectives et la maitrise de la dette publique à moyen terme, dépendront de l'adoption par les autorités d'un plan de réforme crédible et correctement communiqué à l'attention de la société et des partenaires internationaux. Le plan serait une sorte de « pacte social », selon le FMI, à même de  traiter des questions comme la masse salariale (actuellement une des plus élevée au monde, souligne le communiqué), le subventionnement, le rôle des entreprises publiques dans l'économie, le secteur informel, l'équité fiscale,  les reformes anti-corruption et l’environnement des affaires.

La mission du FMI a souligné la situation de plusieurs grandes entreprises publiques surendettées, bénéficiant de garanties de l'Etat, avec ce qui en découle comme risque financiers et budgétaires. Les services du FMI voient de manière positive les efforts des autorités pour démêler et résoudre certains des arriérés croisés existants, et encouragent les autorités à mettre en place un plan de réforme à moyen terme, pour un triage des entreprises publiques sur la base de leur viabilité financière, importance stratégique et nature de leurs activités, et pour centraliser leur tutelle sous une seule entité. Un autre point important pour réduire les risques budgétaires, sera d’améliorer la situation des caisses sociales.       

D'un autre coté, les services du FMI "encouragent vivement les autorités à éviter de procéder, dans le futur, à un financement monétaire de l’Etat", et laisser la BCT se concentrer sur l’inflation via ses taux directeurs, tout en préservant une flexibilité du taux de change.   

 

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