Progression très modérée des recettes fiscales de 1,2% contre 11,4% prévu dans la LF 2016

Dans sa dernière note de conjoncture, datée de mars 2017, la Banque Centrale de Tunisie, a constaté la stabilisation de l’inflation, en février 2017, à 4,6% pour le deuxième mois consécutif, à la faveur d’une baisse modérée de l’IPC. L’inflation sous-jacente « hors produits administrés et frais » s’est maintenue, pour sa part, au niveau de 5,5% depuis décembre 2016. Cette évolution de l’inflation globale a résulté d’une baisse saisonnière de l’IPC de 0,3% en février 2017 (contre +0,7% en janvier) et qui trouve son origine exclusivement dans celle des prix libres (-0,4% en VM contre +0,7% un mois auparavant). Les prix administrés n’ont connu, globalement, aucun changement (0,0% en VM contre +0,5%).

Le déficit de la balance commerciale s’est accentué, au cours des deux premiers mois de 2017, dépassant les 2,5 milliards de dinars contre environ 1,35 milliard au cours de la même période de 2016. Ce creusement est le résultat de l’accroissement des importations à un rythme largement supérieur à celui des exportations (23,7% et 4,7%, respectivement).

Par ailleurs, l’examen des résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat de 2016, fait apparaître un creusement du déficit budgétaire qui s’est établi à 5.452 MDT soit 6% du PIB (contre 3.664 MDT ou 3,9% du PIB prévu par la LF 2016 et 4.094 MDT ou 4,8% du PIB en 2015). Cette situation résulte, essentiellement, de l’accroissement des recettes propres à un rythme nettement moins élevé que celui prévu par la LF 2016 alors que les dépenses hors principal de dette continuent à s’accélérer. Les ressources propres de l’Etat se sont affermies de 5,4%, en 2016, contre 12,4% dans la LF 2016. Cette évolution émane d’une progression très modérée des recettes fiscales (1,2% à comparer au taux de 11,4% prévu dans la LF 2016). En revanche, les recettes non fiscales ont connu une hausse considérable suite, notamment, à l’encaissement du produit de cession de la licence 4G (431,1 MDT).

Le niveau des avoirs nets en devises a connu une hausse, atteignant 13.385 MDT ou 112 jours d’importation, à fin février 2017, contre 12.935 MDT et 111 jours au terme de l’année 2016 et ce, suite à la mobilisation d’un emprunt obligataire sur le marché financier international pour 850 millions d’euros.

Les pressions sur la liquidité bancaire se sont renforcées, en février 2017 sous l’effet principalement de l’accroissement des interventions de la Banque centrale sur le marché des changes.

 En effet, l’accélération des importations conjuguée à une évolution assez faible des exportations, durant ladite période, a accentué le recours des banques à la Banque centrale pour l’achat de devises afin de couvrir les engagements extérieurs des agents économiques. Le volume global de refinancement a atteint un nouveau record historique, en février 2017, en s’établissant à 7.733 MDT, contre 5.488 MDT une année auparavant. L’essentiel du refinancement a été accordé sous forme d’opérations d’appels d’offres qui demeurent prépondérantes, en dépit de la baisse de leur part dans le volume global de refinancement (79% contre 89% l’année précédente) au profit des opérations d’openmarket.

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