La Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles réagit au projet de la Loi de Finances 2018

La Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles a exprimé sa contrariété, dans un communiqué publié le 19 octobre 2017, quant aux nouvelles dispositions prévues par le projet de la loi de finances 2018, relatives à l’activité des concessionnaires et constructeurs automobiles.

L’activité de distribution des matériels roulants importés ou fabriqués localement connait depuis le début de l’année 2017 un recul sous le double effet des restrictions quantitatives à l’importation à travers le contingentement des importations par le ministère du commerce et de la dépréciation continue du dinar face à l’euro et au dollar, qui a entraîné une hausse moyenne des prix à la vente de 26% face à l’euro et de 22% par rapport au dollar entre 2016 et 2017.

Cette situation a engendré une double frustration au niveau des consommateurs qui disposent encore des moyens financiers mais dont la demande est insatisfaite à cause de la pénurie régulière des véhicules due à ces restrictions quantitatives, et dont la baisse du pouvoir d’achat ne leur permet plus d’accéder à l’achat de véhicules neufs dont les prix sont devenus prohibitifs par rapport à leur pouvoir d’achat.

Pour l’année 2018, tout porte à croire que les deux facteurs sus indiqués vont perdurer et seront aggravés par les nouvelles dispositions de la nouvelle loi des finances qui prévoient une augmentation moyenne de 25% des droits de consommation et de 10 à 15% des droits de douane frappant l’importation respectivement des voitures particulières et des véhicules utilitaires, des pièces de rechange et des composants destinés à l’industrie automobile locale, sans compter l’augmentation de 1% de la tva. Aussi il faut s’attendre à l’augmentation de la frustration des consommateurs et à une réduction dramatique de l’activité des anciens et nouveaux concessionnaires qui n’ont pas cessé ces dernières années d’investir et de créer des emplois tablant sur l’ouverture du marché et la réduction de la taxation sur la base des promesses des responsables.

Mais, il est malheureux de constater que ces responsables continuent à considérer les matériels roulants comme des biens de luxe dont nous pouvons nous passer en cette période de crise, oubliant que l’essentiel des véhicules sont à usage professionnel ou servent pour le déplacement des ménages faute d’un service de transport en commun digne de ce nom.

De même ils persistent à considérer que la facture en devises pour l’importation de l’ensemble du matériel roulant est lourde pour la balance commerciale (environ 5% du total des importations y compris le marché parallèle) sans reconnaître que historiquement, c‘est grâce aux efforts des concessionnaires et des constructeurs qu’ils représentent, que les exportations du secteur des industries Mécaniques et Electriques (IME) représentent aujourd’hui environ 40% des exportations globales du pays. Sans compter que ce secteur des IME a permis de créer entre 65.000 et 70.000 emplois auxquels s’ajoutent les 6.000 à 7.000 emplois dans la distribution et la construction automobiles.

Suite à cette nouvelles pression fiscale la part revenant à l’Etat dans les prix d’un véhicule essence moyenne gamme passe à plus de 50% alors que celle revenant au concessionnaire est de l’ordre de 8 à 10%.

Sans compter que toutes les restrictions à l’importation par le marché officiel engendrent automatiquement une pénurie qui profite directement au marché parallèle qui a bénéficié au cours des dernières années de nouveaux avantages notamment le passage de 3 à 5 ans de l’ancienneté des véhicules importés dans le régime FCR, un différentiel de droits et taxes plus avantageux. Sachant que les dispositions prises dans le projet de loi de finances accentuent ce différentiel car l’impact de la hausse des droits de consommation est inférieur à celui du marché officiel.

Nous réitérons notre position par rapport à l’octroi de l’avantage FCR ; la chambre est en aucun cas contre ce privilège mais contre le commerce de cet avantage et tous les dangers y découlant.

Nous considérons que ces mesures favorisent un marché désorganisé au détriment d’un marché organisé de plus de 35 concessionnaires et une dizaine de fabricants de matériels roulants.

(Communiqué)

 

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