Chedly Ayari: "Je préfère préserver les réserves de devises que défendre la valeur du dinar".

Le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Chedly Ayari, a déclaré aujourd'hui mardi 16 mai 2017, qu'il tenait plus à préserver les réserves de devises du pays qu'à s'acharner à défendre la valeur du dinar. Il a ajouté qu'un matelas de devises était nécessaire pour backer la masse monétaire en circulation dans le pays. Il a rappelé la grave crise de la balance des paiements (mal) vécue par la Tunisie en 1986, quand les réserves en devises avaient fondu jusqu'à atteindre le seuil alarmant de moins de 5 jours d'importations. Cette situation avait abouti à l'adoption par le gouvernement de Rachid Sfar du plan d'ajustement structurel (PAS), imposé à l'époque par le FMI.

Le gouverneur, qui s'exprimait lors de son audition en séance plénière à l'ARP (parlement), a rappelé que la valeur du dinar, liée aux performances économiques du pays, dépendait de la l'offre et de la demande sur le marché. Toutefois, il appartient au gouvernement de décider ou non d'une dévaluation.

Piqué au vif et visiblement agacé par les questions parfois anodines de quelques députés, Chedly Ayari a usé souvent d'un ton professoral pour expliquer le rôle de la banque centrale, ses prérogatives, les relations entre la BCT et le gouvernement, les relations avec le FMI décrié par certains élus, la différence entre dévaluation (baisse recherchée ) et dépréciation (glissement) du dinar, etc.

A propos du FMI, Chedly Ayari a rappelé, à juste titre, que la Tunisie est membre à part entière du Fonds, qu'il était gouverneur de la Tunisie auprès d l'institution de Bretton Woods et que les prêts accordés au pays ne sont pas une aumône du Fonds mais qu'ils étaient liés au quota de DTS (droits de tirage spéciaux) détenus par La Tunisie auprès du FMI.

 

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