Prise en charge par l'Etat de la dette envers l'OACA imputée à l'exercice 2014, et maintien du plan de flotte.

Le siège de Tunisair a abrité une conférence de presse, le mardi 24 février, animée par la PDG, Salwa Sghaier et dédiée à la situation actuelle de la compagnie. Les débats ont porté sur les principaux axes du plan de restructuration du transporteur national, qui a dégagé, rappelons le, un résultat net déficitaire de 205 MD pour la société mère et 216,6 MD en consolidé, à fin 2013.

Au début de son intervention, Salwa Sghaier a expliqué que le déficit 2013 provenait en grande partie de la non imputation de la prise en charge par l'Etat de la dette de Tunisair vis à vis de l'OACA, dette qui se situe à 149,5 MD pour la S.A, et 165 MD pour le cumul du groupe. La dirigeante a assuré que la publication des états financiers 2013 a été retardée par les divergences sur le traitement comptable de la prise en charge, et en particulier de l'année de rattachement de cette opération, qui aurait ramené le déficit à 52 MD si elle avait été comptabilisée en 2013, elle sera finalement imputée à l'exercice 2014, conformément à ce que stipule la loi de finances complémentaire de la même année, et devrait par conséquent impacter positivement les comptes de Tunisair.

L’autre volet du plan de restructuration, concerne le plan social, qui prévoit le départ à la retraite volontaire de 1700 employés. 900 demandes ont été formulées, dont 700 environ sont éligibles et répondent aux critères fixés par les discussions avec les partenaires sociaux. Le plan social de Tunisair coutera environ 78 MD, hors CNSS, et sera pris en charge par l’Etat à hauteur de 52 MD, le reste sera financé par le fonds social de Tunisair.

S’agissant du plan de flotte, le management a assuré qu’il était toujours d’actualité, et que la compagnie œuvrera au respect du calendrier initial, ainsi deux A330 seront livrés en mai puis juin 2015, comme prévu, ils ouvriront la voie, selon Salwa Sghaier,  à Tunisair pour attaquer le long et moyen courrier (supérieur à 4h), notamment en Afrique, et vers Dubaï. Deux A320 seront réceptionnés en 2016 et deux autres en 2017. L’enveloppe totale pour les appareils attendus avoisine les 500 millions de dollars, et sera financée par des crédits assurés, les pourparlers sont à un stade très avancés pour obtenir la garantie de l’Etat. Tunisair souhaite faire de Tunis Carthage un hub de correspondance avec l’arrivé de ses gros porteurs, et entame par ailleurs la phase de validation de l’étude pour l’ouverture d’une liaison vers Montréal, qui interviendra au plus tôt au cours de l’été 2016.

L’autre point concerne le plan de compression des charges, qui visait initialement 30 MD d’économie, mais qui finalement en réalisera beaucoup moins, admet Salwa Sghaier. Toujours est il qu’une commission spécialement créée a identifié pas moins de 170 actions à entreprendre dans ce sens.

Interrogé sur la situation des filiales, le management  s’est attardé sur le cas de Tunisair Express, qui souffre d’un déséquilibre financier structurel. La société a terminé l’exercice 2013 avec un déficit de 12,6 MD contre un déficit de 10,3 MD en 2012. Tunis Express a subi un contrôle fiscal qui a abouti à un redressement de l’ordre de 5 MD, mais qui sera vraisemblablement réduit de moitié. Aujourd’hui, Tunisair Express étudie la possibilité de reprendre des vols abandonnés par Tunisair vers le sud de la méditerranée, notamment les régions de l'Est de l’Algérie.

Salwa Sghaier a par ailleurs annoncé un chiffre d’affaires de 1118 MD à fin 2014, en légère hausse de 3% par rapport à 2013, et une faible diminution des charges d’exploitation de 3% à 1278 MD. Pour rappel, les indicateurs d'activité au 31 décembre 2014 publiés par Tunisair faisaient état d’un chiffre d'affaires annuel (provisoire) de 1 077,124 MD, contre 1 068,421 MD à fin 2013, soit courte  hausse de 0,81%.