Les Assemblée Générales Ordinaire et Extraordinaire de Tunisair se sont tenues le mardi 06 novembre 2012 à une date tardive et contestée par les actionnaires présents. M. Rabeh Jrad, nommé en février 2012 à la tête du C

Les Assemblée Générales Ordinaire et Extraordinaire de Tunisair se sont tenues le mardi 06 novembre 2012 à une date tardive et contestée par les actionnaires présents. M. Rabeh Jrad, nommé en février 2012 à la tête du Conseil d’Administration du Groupe, a présenté l’état de la compagnie décrit comme étant critique à la sortie d’une année 2011 particulièrement difficile et de plusieurs années de mauvaise gestion, au point que certains actionnaires ont proposé une action en justice contre tous ceux qui y ont participé sur les deux dernières décennies. Rappelons que M. Rabah Jrad avait annoncé en octobre un plan de redressement appuyé par l’Etat comme étant la seule option pour sauver la compagnie Tunisair, et qui sera vraisemblablement présenté au gouvernement avant la fin de l’année en cours.
Pour ce qui est des chiffres, la compagnie a accusé en 2011 une baisse de 14% de son trafic par rapport à l’année 2010, tiré vers le bas principalement par l’activité charter qui a souffert de la chute des entrées touristiques. Les revenus de la compagnie ont régressé de 6,9% pour s’établir à 978,8 MD contrairement aux charges d’exploitation qui ont progressé de 1% sous l’effet de la hausse des prix du carburant de 32% entre autres. Le résultat d’exploitation de Tunisair en 2011 est tombé à -89,8 MD contre -7,3 MD en 2010 et le résultat net était de -134,4 MD au 31 décembre 2011 contre -3,8 MD un an plus tôt. Interpelé par plusieurs actionnaires, M. Jrad a renvoyé les résultats de la compagnie aux événements qu’a connu la Tunisie qui ne pouvaient pas ne pas affecter son activité, ainsi qu’à la structure des coûts de Tunisair jugée handicapante, pensant notamment aux 8500 employés du groupe qui dépassent largement les besoins et les normes internationales. Il s’est également appuyé sur les dernières données de l’IATA pour replacer les contreperformances de Tuniasir dans le contexte mondial difficile pour le secteur du transport aérien en général.


Le Président du Conseil d’Administration a ensuite présenté les principaux indicateurs pour les dix premiers mois de l’année 2012, et constate un retour progressif vers un niveau normal de l’activité, avec une hausse de 31% des revenus par rapport à la même période en 2010, une hausse toutefois équivalente à la croissance des charges.


Pour ce qui est de l’avenir de la compagnie, le Président a énuméré les axes du plan d’action qu’il compte adopter et qui passera inévitablement par une intervention de l’Etat. Les premières actions menées ont été l’arrêt de tout recrutement depuis mars 2012 après l’intégration du personnel de Tunisair Catering, Tunisair Handeling, Tunisair Technics et Tunisair Express en vertu des accords du 03 février et du 21 juin 2011, ainsi que l’annulation des contrats de sous-traitance, autant d’éléments qui sont venus aggraver le sureffectif dont souffrait déjà la compagnie, une question largement soulevée par les actionnaires lors de l’AGO. Sur le plan commercial, Tunisair compte redéployer son offre avec l’ouverture d’une vingtaine de nouvelles lignes vers le continent africain, à raison de quatre lignes par an. Par ailleurs, face aux contraintes de financement, la compagnie s’est engagé dans des pourparlers avec le groupe EADS pour un rééchelonnement des livraisons des A 320 dans le cadre du programme de renouvellement de la flotte, les échéances prévues pour 2018-2020 ont ainsi été décalée d’une année. Le plan de sauvetage tel que qualifié par le nouveau management du groupe Tunisair sera très probablement présenté au gouvernement avant la fin de l’année 2012, et visera entre autres une réduction de 15% des charges, et une restructuration en concertation avec les syndicats.


L’une des nombreuses question soulevées par les actionnaires, la vente de l’A 340 anciennement exploité par la famille du président déchu qui pour le moment a fait l’objet de trois offres concrètes dont une a atteint un stade avancé, sans plus de détails sur la provenance ou le montant de l’offre.