L’Assemblée Générale Ordinaire de la STB s’est tenue le 12 octobre 2012 en présence de 75% des actionnaires présents ou représentés après la publication il y a une semaine des états financiers au 31 décembre 2011 avec be

L’Assemblée Générale Ordinaire de la STB s’est tenue le 12 octobre 2012 en présence de 75% des actionnaires présents ou représentés après la publication il y a une semaine des états financiers au 31 décembre 2011 avec beaucoup de retard, faisant état d’un déficit de 106 MD, suite à des modifications comptables résultant de la constatation de provision de 159 MD pour la couverture de risques provenant d’exercices antérieurs. Compte non tenu des modifications comptables, le résultat net de la banque serait bénéficiaire de 11,4 MD, en baisse de 23% par rapport à l’exercice 2010.

M.Khaled Fendri a exposé les principaux faits saillants ayant marqué l’activité de la banque en 2011, la crise financière internationale et les retombées des événements de janvier 2011 ont fortement impacté la STB, très engagées dans les secteurs touristiques et industriels, en plus du resserrement de la liquidité auxquels la banque a du faire face en émettant un emprunt obligataire de 70 MD. L’effet de la baisse du taux directeur décidée par la Banque Centrale de Tunisie au second semestre 2011 et la prédominance de l’activité de financement pour la STB ont affecté la marge d’intérêts qui a accusé un recul de 17%, le PNB s’est établi à 221,4 MD, en baisse de 8,8%, et le résultat brut d’exploitation s’est replié de 19,23% à 103,7 MD. La banque affichait au 31 décembre 2011 un coefficient d’exploitation de 54,7% contre 48,6% à fin 2010. Dans le même intervalle, le taux de créances accrochées s’est aggravé de prés de 2 points, passant de 21,9 à 23%. La STB traine toujours la forte exposition aux actifs compromis liés au secteur touristique qui représentent 49,7% du total, contre 28,4% pour le secteur industriel. Parallèlement, la STB a amélioré de 5 points son taux de couverture, de 43,1 à 47,97%.

Pour ce qui est du résultat net, il ressort après modifications comptables, à -106 MD, la banque ayant procédé à l’identification de risques antérieurs à l’exercice 2011, provisionné pour un montant de 140 MD, ainsi que des insuffisances de provisions sur les fonds gérés pour 10MD et 9MD en complément de couverture du risque fiscal, dont l’impact total sur les modifications comptables en ajustement des capitaux propres d’ouverture atteint 117 MD. Le management a souligné que les couvertures supplémentaires seront couvertes par une dotation de l’Etat en soutien à la doyenne des banques tunisiennes qui n’a pas eu recours à une telle assistance depuis plus de 20 ans, le temps de consolider ses assises financières et retrouver son équilibre.

A la lecture du rapport des commissaires aux comptes, les présents ont pu constater le nombre toujours croissant de réserves, allant de la non disponibilité de la documentation pour les garanties reçues par la STB, l’absence de réponses aux demandes des CAC concernant les litiges en cours par les avocats de la banque, l’absence d’informations comptables sur les engagements hors bilan, à l’impossibilité de déterminer l’impact des opérations en devises sur le résultat net en l’absence de comptabilité multidevises. Par ailleurs, il a été relevé la non comptabilisation par la banque des provisions pour indemnités de départ, estimées à 28 MD, ainsi que l’absence d’inventaire physique des immobilisations. Le rapport souligne également, la non couverture par des garanties des engagements d’entreprises publiques en difficultés. L’audit initié par l’Etat pour clarifier certaines pratiques douteuses dans les banques publiques, dont fait partie la STB, vise aussi à identifier les écarts des équipes de gestion précédentes, et déterminer les responsabilités des commissaires aux comptes qui ont toléré ces écarts sans émettre de réserves. S’il se fait dans les règles de l’art et en toute indépendance et loin de tout copinage, cet audit devrait trouver des réponses aux interrogations des CAC; Les actionnaires, l’Etat en premier lieu, sont les premiers touchés par la dégradation de la valeur de la banque. Ils seront appelés par le prochain processus de recapitalisation à payer les frais occasionnés par le laxisme des gestionnaires et leurs contrôleurs, une fois de plus