Délice Holding : Le groupe essaiera de maintenir un bénéfice net supérieur à 40 MD cette année, après une année 2015 exceptionnellement performante

La société Délice Holding a tenu aujourd'hui au siège de la Bourse de Tunis, une communication financière assurée par son Directeur Général, Boubaker Mehri.

La rencontre a débuté par une revue des principaux faits marquants de l'exercice 2015, marquée par la persistance des problèmes que subit la filière laitière qui se sont traduit par un pic record du niveau de stocks de 68 millions de litres au mois de septembre à l'échelle nationale (dont 41 ML pour Délice au mois d'août) , ceci est principalement dû au différentiel entre la collecte et la consommation journalière, problème aggravé par l'absence de séchage et l'interdiction de l'exportation notamment sur le marché libyen. S’y ajoute l’impact des attentats terroriste sur la demande touristique estimé à 12 ML. 

Pour le groupe Délice, le pôle laitier à affiche une croissance de 11% contre 8,3% pour le marché. La part de marché du groupe a progressé à 62,2% contre 55,2% en 2014. Le pôle à réalisé un bénéfice de 15,6 MD à fin 2015 vs 8,1 MD en 2014. Avec une part de marché pareille, le groupe est en train de dominer aussi bien le marché du lait que celui du Yaourt. L’implantation du groupe dans un bassin laitier aussi important tel que celui de Sidi Bouzid, Kasserine et Kairouan lui a permis de renforcer sa présence commerciale dans ces régions.

Le pôle produits frais à vu sa part de marché s'améliorer de 64,6 à 65,3%. Les investissements ont atteint 31 MD contre 22 MD en 2014. Le pôle à réalisé un résultat net de 46 MD contre 42 MD un an plus tôt. A noter que les exportations vers la Libye sont toujours à l'arrêt. Comme Le lait tunisien qui s’exportait bien en Libye, ces produits ont été supplantés par des produits provenant de l’UE et de Turquie.

Le pôle boisson affiche de son côté une amélioration des ventes proches de 30%, pour un bénéfice en hausse passant de 4,2 à 5,9 MD.

Le pôle fromage à enregistré une hausse de 15% du chiffre d'affaires, le groupe est devenu le deuxième intervenant sur les segments "fondu triangle" et "frais", la part de marché à globalement progressé de 6 points pour atteindre 15%. Le groupe reste toutefois confronté à des difficultés pour exporter en Libye en raison des tensions dans le pays voisin et des barrières à l'entrée en Algérie. Par contre, Délice est en passe de concrétiser une "excellente" opportunité d'exportation vers la Maroc, a annonce le Directeur, les premières exportations démarreront en juillet et les prévisions tablent sur 500 tonnes sur le second semestre. Le fromager est conscient des régles strictes de qualité imposées sur ce marché, et compte donc se servir des expériences précédentes.

Le pôle a pratiquement atteint son point mort et peut compter sur un potentiel de croissance important estime le management, étant donné la consommation par capita des fromages par le Tunisien.

Globalement, la marge d'exploitation du groupe s'est améliorée de 6,3 à 7,9% entre 2014 et 2015, l'EBITDA à augmenté de 36% à 91,1 MD. Les revenus consolidés du groupe Délice Holding se sont inscrits en hausse de 10,40% au terme de l'exercice 2015, à 714,9 MD contre 647,5 MD à fin 2014. Sur la même période, les charges d'exploitation ont évolué de 8,73% à 672,9 MD. Le résultat d'exploitation consolidé s'est ainsi établi à 57,892 MD à fin 2015, contre 41,540 MD un an plus tôt, soit une progression de 39,36%. Le groupe a dégagé un résultat net consolidé de 40 MD au 31 décembre 2015, en hausse de 55,07% en glissement annuel. L’exercice a manifestement bénéficié d’un effet stock très significatif évalué à +24,854 MDT.

La performance du groupe a été réalisée sans inflation des prix à insisté Boubaker Mehri, qui s'est aussi félicité du rendement de la centrale laitière de Sidi Bouzid (CLSB) implantée pour une enveloppe de 80 MD et qui a généré un bénéfice de 5 MD, soit un retour sur investissement assez précoces par rapport aux prévisions initiales. La CLSB, dont DH détient 47% du capital, offre l'avantage d'être implantée dans un bassin laitier. Le groupe entend profiter du potentiel de croissance du marché avec une consommation per capita offrant encore de belles marges de progression aussi bien pour le fromage, les jus...

Comme à chacune de ses interventions, Boubaker Mehri est revenu sur la question de la libéralisation des prix, devenue nécessaire, dans un contexte d'abondance, la libéralisation serait une manne de rentabilité pour le groupe a insisté Mehri. La subvention (qui atteint les 150 MD) devrait plutôt être réorientée vers les structures de production soit les éleveurs qui sont en train de vivre des moments difficiles, selon le dirigeant. A ce propos, le groupe essaie d’équilibrer la filière avec l’intervention de l’Etat en offrant des mécanismes de financement pour les petits éleveurs afin de préserver le cheptel bovin. Le même dirigeant a été plutôt évasif quant à une question sur la situation du stock prévisionnel de lait pour les mois futurs. Cette variable reste mal maitrisée.  La filière montre toujours des tendances erratiques en raison de la précarité des structures de production. Le prix à la production reste parmi les plus hauts du monde et les prix de vente parmi les plus faibles, a fait remarquer Mehri. L’administration pourrait avoir ses propres raisons ; Rappelons que la dernière augmentation des prix du lait stérilisé demi-écrémé a été de 60 millimes à partir de janvier 2015. La subvention d’exploitation a été maintenue inchangée à 115 millimes, affirme M Mehri.

Quant aux prévisions, le dirigeant a promis la présentation d’un BP sur les 5 prochaines années dans les prochains mois ;  L’année 2015 étant une année exceptionnellement performante, le groupe essaiera de maintenir un bénéfice net supérieur à 40 MDT pour 2016, et donc de substituer l’effet cyclique de la variation de stock sur les marges par des leviers de création de valeur plus stables. Le lait et ses dérivés demeurent le métier de base du groupe. Les actions de développement et les investissements futurs devront porter sur le renforcement de la logistique,  l’accroissement de la capacité de production et la maitrise des cycles d’exploitation.  L’acquisition des parts de l’Etat dans les sociétés SDA Zitouna pourrait être remise en cause pour des raisons stratégiques ! Certains membres du Conseil d’Administration de DH militent pour un recentrage sur le métier de base.