Au début de l’assemblée générale ordinaire de la BIAT, tenue mardi 29 avril, les actionnaires ont été visiblement tellement attentifs au compte rendu des dirigeants de la banque qu’ils

Au début de l’assemblée générale ordinaire de la BIAT, tenue mardi 29 avril,  les actionnaires ont été visiblement tellement attentifs au compte rendu des dirigeants de la banque qu’ils n'ont même pas senti la secousse tellurique qui faisait trembler la capitale. Les présidents respectifs du conseil de surveillance et du directoire de la banque ont été unanimes pour qualifier les performances de la banque de très positives, voire exceptionnelles eu égard au contexte très difficile de l’année écoulée. Cela s’est ressenti au niveau des comptes bancaires avec le tassement des ressources sur le marché inter-bancaire et l’émergence de facteurs de risque au niveau de tout le système financier. Au terme de l’année 2002, il ressort que la marge nette d’intérêt et le produit net bancaire de la BIAT ont progressé respectivement de 5% et 6% pour s’établir à 109,1MDT et 157,8MDT. Les présents ont pu s’apercevoir que ces progressions ont été moins soutenues que les trois années qui précédaient avec des taux d’évolution moyens de 10% et 13%. D’un autre côté, il est à remarquer que la banque compte parmi les quelques banques cotées de la bourse de Tunis avec BT, ATB et BH à pouvoir améliorer ses revenus bancaires récurrents et résister au ralentissement général de l’activité économique. Il n’en demeure pas moins qu’avec l’accroissement des risques inhérents à la progression régulière du PNB et le ralentissement de ce dernier par rapport à l’expansion rapide des frais d’exploitation, le résultat net d’exploitation a clairement pâti de ces éléments conjoncturels, baissant de 31% à 28,6MDT. Cela est dû au renforcement du matelas des provisions dont le montant net a évolué d’une année à l’autre de 31MDT pour refléter d’une part la progression significative des actifs classés qui ont atteint un record de 371MDT au 31/12/2002, et d’autre part les difficultés de recouvrement. A ce sujet, le président du directoire n’a pas exclu l’intention des autorités monétaires de permettre le rééchelonnement de certains types de crédits octroyés notamment aux entreprises hôtelières qui remplissent un certain nombre de critères de solvabilité, et ce afin d’alléger le fardeau des créances douteuses accumulées ces dernières années.

 

Au sujet du dividende 2002, son abaissement à 14% du nominal, soit 1,400 DT,  a été ardemment défendu par les dirigeants. M.Nouira a expliqué cette initiative par le contexte contraignant qui exige la consolidation des réserves de la banque afin de prévenir tout nouveau choc exogène. Il a ajouté que cette démarche apparaît, du moins pour le cas de la BIAT, comme une mesure urgente de par le jeune âge de la banque (27 ans). Ce facteur ne lui avait pas permis par le passé de bénéficier suffisamment de l’accumulation de réserves sur une période plus longue. Le bénéfice net de la banque qui retombait à un niveau proche de celui de 1998, à 22,4MDT, a relativement déprimé la rémunération des fonds propres moyens qui descend à 9,6%. Cette situation n’est pas alarmante, a fait observer M. Nouira, et devrait être, en toute vraisemblance, normalisée avec le redressement progressif des indicateurs économiques et monétaires. L’autre point soulevé au fil du débat a concerné le dérapage du coefficient d’exploitation de la banque à 62,8% se trouvant à un niveau intermédiaire entre ceux de 1997 et 1998 respectivement de 64,3% et 60,9%. Notons que la charge de personnel de BIAT a connu pour la troisième année consécutive un rythme de progression assez élevé maintenu entre 11% et 13% Cette situation devrait être rattachée aux actions de développement adoptées par la banque et qui se sont poursuivies intensément en 2002 malgré l’accumulation de comptes insolvables suite au retournement aigu du cycle de l’activité.

BIAT qui a ouvert 5 nouvelles agences en 2002, compte ouvrir 4 autres en 2003 d’autant qu’elle serait en train de porter un intérêt croissant à l’activité de la bancassurance via sa nouvelle filiale d’assurance « ASSURANCES BIAT ».

 

Ayant en mémoire les  aléas et les imprévus qui ont altéré l’activité de la banque en 2002,  le management a tenu à présenter les chiffres prévisionnels concernant l ‘exploitation 2003 pour ne pas déroger à la règle. A la fin de l’année courante, BIAT prévoit un bénéfice net de 28,2MDT ce qui ramènerait le retour sur fonds propres à trois points de son niveau de 2001, à 11,6%, reflétant ainsi l’amélioration attendue de la conjoncture. Le ratio de solvabilité (Cooke) sera quant à lui consolidé à 9,4% contre 9,2% en 2002 avec la promesse de  poursuivre une politique de provisionnement forte qui va avec un rythme de progression soutenu des crédits, prévu à 12%.

  




BIAT/ chiffres clés


2002


2001


VAR 02/01


INDICATEURS D'ACTIVITÉ en MDT


 


 


 


TOTAL BILAN


2800,3


2658,3


5,3%


DÉPÔTS CLIENTÈLE


2215,5


2126,2


4,2%


CAPITAUX PROPRES


237,2


229,4


3,4%


TOTAL CRÉDITS


1961,2


1710,0


15,3%


RATIO de COUVERTURE DES RISQUES  (Cooke)


9,2%


9,6%


-0,4%


INDICATEURS D'EXPLOITATION en MDT


 


 


 


MARGE SUR INTERET


109,1


103,6


5,3%


MARGES SUR COMMISSIONS


34,8


29,8


16,9%


PRODUIT NET BANCAIRE


157,8


149,1


5,8%


FRAIS D’EXPLOITATION


99


87,6


13%


RÉSULTAT D'EXPLOITATION


28,5


41,1


-30,6%


BÉNÉFICE NET


22,4


33,6


-33,3%


RATIOS


 


 


 


RATIOS DE RENTABILITÉ


 


 


 


Résultat net/ FP moyens (ROAE)


9,6%


14,7%


-5,1%


Résultat net/actif Moyen (ROAA)


0,82%


1,36%


-0,54%


RATIOS D'EXPLOITATION


 


 


 


COEFFICIENT D’EXPLOITATION


62,8%


58,8%


-4%


EFFECTIF


2164


2108


56