Tunisie : Adoption ou adaptation des normes IFRS et leur impact sur les PME.[Suite]

Engager une réflexion sur l'impact de l'application des
normes internationales d'informations financières (IFRS) sur les petites et
moyennes entreprises (PME), tel est l'objectif assigné au congrès international
de l'ordre des experts comptables de Tunisie (OECT), dont les travaux ont
démarré, jeudi à Tunis, sous le haut patronage du président Zine El Abidine Ben
Ali.

Organisée avec le concours de la fédération internationale
des experts-comptables francophones (FIDEF), cette manifestation a été
l'occasion de débattre et poser la problématique de la reconnaissance des IFRS
comme langage comptable de référence et d'évaluer l'effet de leur adoption sur
les PME, soulignent les participants.

En effet, les expériences vécues ont révèle que certains
traitements comptables préconisés par les IFRS pour les groupes de sociétés et
les entreprises cotées en bourse, ne peuvent être appliqués dans un contexte
local, d'ou l'intérêt de fournir des principes comptables adaptés aux PME qui
permettront pour la première fois aux investisseurs d'évaluer leurs performances
financières au delà de leurs frontières.

L'accent a été mis au cours de cette première journée sur
l'opportunité d'appliquer le référentiel international IFRS en Tunisie, dont le
tissu économique est composé essentiellement de PME, tenues à fournir une
information financière de qualité.

Il est légitime de s'interroger sur les conséquences de
l'application des IFRS aux PME et sur les risques à encourir Au cours du passage
d'un référentiel comptable local à un autre international, souligne M. Jamel
Sassi vice-président du conseil de l'OECT et président du congrès.

Ouvrant les travaux de cette manifestation, m. Mohamed
Rachid Kechiche, ministre des finances a mis l'accent sur l'importance d'adopter
un langage universel pour l'élaboration et la divulgation des informations
financières dans le cadre d'une conjoncture économique caractérisée par
l'interdépendance croissante des économies et l'accroissement important des flux
d'IDE. L'adoption de nouvelles méthodes d'évaluation, souligne encore le
ministre, peut toutefois engendrer de multiples difficultés pratiques notamment
en matière de maîtrise des techniques d'évaluation, d'ou l'importance d'adopter
''une démarche progressive et réfléchie dans la mise en œuvre de ces normes".

Le ministre a, par ailleurs, rappelé que les thèmes qui
doivent être abordés à l'occasion de ce congres s'inscrivent dans le cadre des
orientations de la politique économique nationale qui considère la transparence
de l'information financière, un préalable essentiel à la prise de décisions
adéquates par les investisseurs, dirigeants et bailleurs de fonds.

Il a, en outre, passé en revue les efforts déployés pour la
mise à niveau de l'information financière et notamment la mise en place d'un
système comptable des entreprises entré en vigueur, depuis janvier 1997, qui a
permis de définir les caractéristiques qualitatives requises de l'information
financière et d'harmoniser son contenu.

A signaler que les 150 participants, experts-comptables,
économistes, universitaires et dirigeants d'entreprises tunisiens, africains,
arabes et européens, débattront au cours de cette manifestation qui se
poursuivra jusqu'à demain, de plusieurs thèmes relatifs à l'évolution de
l'environnement économique et financier, des incidences des IFRS sur la mission
du commissaire aux comptes, du coût de la démarche de mise en place des IFRS et
des facteurs clés de succès de la transition vers les IFRS en Tunisie.

TAP

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