Le Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunise a décidé de relever le taux de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue [suite]

L’environnement international a été marqué,
durant les quatre premiers mois de 2008, par la poursuite de la hausse des
prix de la plupart des produits de base, surtout le pétrole brut dont le prix
a frôlé le niveau de 120 dollars le baril au cours de la dernière période,
parallèlement à la volatilité des  marchés financiers et des taux de change
avec un euro dépassant le seuil de 1,60 dollar. Ces évolutions ont entraîné
une détérioration  des perspectives de la croissance économique dans les
principaux pays industrialisés et une aggravation des tensions
inflationnistes.
    Dans le cadre de cette conjoncture mondiale instable, le Fonds monétaire
international a révisé ses prévisions du taux de la croissance mondiale
attendu en 2008 à 3,7% contre des prévisions antérieures de 4,5% et un taux de
4,9% enregistré en 2007.
    Sur le plan national, la première période de l’année 2008 a été
caractérisée par la poursuite du rythme de l’activité économique et la
progression des échanges commerciaux avec l’extérieur quoique à un rythme
moins rapide que celui de l’an passé.
    La forte hausse des cours de la plupart des produits de base dans le monde
et la détérioration de la conjoncture économique internationale engendrent,
toutefois, des pressions accrues sur les équilibres globaux et sur l’évolution
des prix à l’importation et des coûts de production.
    Au niveau des prix, le glissement de l’indice général des prix à la
consommation, d’un mois à l’autre,  a atteint 0,4% en mars 2008, sous l’effet
de la persistance des tensions  inflationnistes, à l’instar des autres pays du
monde, en raison des répercussions de la hausse des cours des produits de base
sur le marché mondial, en particulier le pétrole et les produits alimentaires.
    Cette situation requiert l’amélioration de l’exploitation des
potentialités et des capacités disponibles, la maîtrise des coûts de
production, ainsi que davantage d’efficacité aux circuits de distribution à
même de renforcer la compétitivité.
    Au plan monétaire, la masse monétaire et les concours à l’économie ont
progressé, en mars 2008, de 2,8% et 1,8%, respectivement, en comparaison avec
le mois de décembre 2007. Le marché monétaire s’est caractérisé, tout au long
des mois de mars et avril 2008, par un excédent de liquidités, nécessitant
l’intervention de la Banque Centrale pour assurer un niveau optimal de
liquidités bancaires, tout en continuant le financement de l’économie. Le taux
d’intérêt au jour le jour sur le marché monétaire a fluctué entre 5,13% et
5,38% depuis le début du mois en cours.
    Quant à l’évolution du dinar sur le marché des changes, depuis le début de
l’année et jusqu’au 28 avril courant, elle a dégagé une appréciation de 4,4%
vis-à-vis du dollar américain et une dépréciation de 1,6% rapport à l’euro.
    A la lumière de ces données, et après  examen de l’évolution de la
conjoncture mondiale et ses retombées éventuelles sur l’économie nationale, le
Conseil d’Administration a décidé de relever le taux de la réserve obligatoire
sur les dépôts à vue.


 

Il est à noter que les autorités monétaires
varient le pourcentage des réserves obligatoires en fonction de leur volonté à
limiter l'expansion des crédits et des liquidités bancaires et à freiner les
tensions inflationnistes. Dans ce cadre, la Banque Centrale a déjà procédé au
relèvement du taux de la réserve obligatoire de 3,5 à 5% en janvier 2008.

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