Maroc: Fusion de deux géants SNI-ONA : Volonté des groupes royaux de jouer la transparence

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L’évènement économique au Maroc est manifestement l’annonce, ces derniers jours, de la fusion de deux holdings royaux : le groupe Omnium Nord Africain (ONA), premier groupe industriel et financier privé marocain sera absorbé par la Société Nationale d'Investissement (SNI), holding d'investissement marocaine.

L’objectif déclaré est de conférer à la gestion de la nouvelle holding plus d’efficience. Au regard de cette réorganisation, il s’agit tout au plus « d’une pure simplification des tâches et des responsabilités avec un mode opératoire plus souple et un homme fort aux commandes, Hassan Bouhemou, actuel homme de confiance de Mounir Majidi, Secrétaire particulier du Roi Mohammed VI ».

Le non dit c’est que cette restructuration est vivement recommandée par l’Union européenne (UE) dans le cadre du « Statut avancé qui la lie avec le Maroc. Le projet de l’UE est d’inciter le Maroc à ouvrir davantage son économie à la concurrence, à la libéraliser, et partant, à réduire la compensation de produits jugée trop inéquitable par l’Union.

La holding, née de cette fusion, consacre l’évolution de l’ONA, groupe multi-métiers vers une holding spécialisée uniquement dans l’investissement et se propose d’apporter un accompagnement qualitatif en termes de pilotage stratégique.

La nouvelle holding se comportera dans l’avenir comme « actionnaire professionnel, catalyseur de création de valeurs dans les entreprises performantes et incubateur de projets structurants ».

La nouvelle holding, qui sera non cotée en bourse, se traduira par le retrait de la SNI et de l’ONA de la bourse. Une nuance toutefois : les filiales des deux holdings continueront à se faire coter en bourse. Cette stratégie a pour but de dissuader la cotation simultanée des sociétés mères et de leurs filiales.

Les autres nouveautés attendues sont au nombre de trois : Il y a d’abord le plan social qui s’en suivra avec comme corollaire le départ d’une centaine de cadres de l’ONA.

Vient ensuite, le dossier des filiales. Celles-ci seront plus autonomes et spécialisées dans cinq créneaux : finance, mines, grande distribution, énergie et technologie de l’information et de la communication (TIC).

Un mot sur le parcours des deux holdings fusionnées : Le groupe (ONA) est constitué sous forme de holding qui investit dans plusieurs entreprises dans différents domaines d'activité dont les mines, l'agroalimentaire, la grande distribution et les services financiers.

Il a été fondé en 1934 par le Français Jean Épinat, s'appuyant sur Thami El Glaoui. À l'indépendance du Maroc en 1956, la famille royale marocaine est actionnaire dans ce consortium par le biais d'Ergis-Siger.

La Société Nationale d'Investissement (SNI) est une holding d'investissement marocaine, créée en 1966. Elle constitue avec Ergis-Siger les actionnaires majoritaires dans le Groupe ONA. Ainsi, la SNI forme le levier de participation financière et industrielle du Groupe ONA.

COPROPAR est devenue actionnaire majoritaire dans la SNI à hauteur de 60,40%, qui est, elle même, filiale à 100% du groupe Siger.