La réunion de la BIAT a été plutôt une occasion pour revoir les réalisations de la banque en 2004 et pour réactualiser les chiffres prévisionnels qui ont été présentés dans le dernier prospectus d’augmentation de

La réunion a été plutôt une
occasion pour revoir les réalisations de la banque en 2004 et pour réactualiser
les chiffres prévisionnels qui ont été présentés dans le prospectus de la
dernière augmentation de capital en numéraire.

La banque a affiché en 2004 des indicateurs en progression
par rapport à 2003 sur tous les plans, y compris dans les postes de charges.
Concernant les dépôts, ils se sont accrus de 11,2% pour afficher un solde à fin
décembre 2004 de 2,715MDT, alors que les crédits se sont accrus moins rapidement
de 6,9% à 2,165MDT. Une marque de prudence et de réinvention de l’approche
d'intermédiation chez la banque plutôt orientée vers de nouveaux concepts tels
que les crédits packagés et les cartes de crédit pour les particuliers. La
banque a consolidé sa part de marché dans les dépôts collectés à 14,5% contre
13,9% en 2000. Sa priorité reste les dépôts à vue à faible coût pour offrir à sa
base de clientèle des conditions compétitives. Le coût de ses dépôts a connu un
glissement en liaison avec la baisse des taux monétaires pour s’établir à 3,2% à
fin 2004 comparé à 3,88% en 1998. Il y a lieu de remarquer que l’écart entre les
taux monétaires et les taux créditeurs s’est beaucoup réduit durant cette
période passant de 300 points de base à 180 points de base. Ceci a eu un impact
sur la capacité de génération d’intérêt chez la

BIAT
mesurée par le ratio marge d’intérêt nette/Actif moyen qui a été marqué
durant les trois dernières années par une tendance baissière continue, passant
de 4,01% en 2002 à 3,70% en 2004. Toutefois, l’impact du contexte baissier des
taux et l’accentuation de la concurrence ne semblaient pas trop altérer les
marges bénéficiaires de la

BIAT

Ainsi, face à l’accroissement modéré de la marge d'intérêt
(6,4%), les revenus non bancaires, provenant essentiellement des opérations de
changes, ont exposé un taux de croissance à deux chiffre soit 10,7% passant à
13,9MDT en 2004. Le produit net bancaire 2004 a pu ainsi soutenir sa cadence à
6,8% à 169,1MDT, le plus élevé du secteur bancaire tunisien. La banque demeure
cependant convaincue que la structure de son PNB reste peu diversifiée en raison
entre-autres de l’absence d’opportunités d’offres sophistiquées sur le marché. 
Ceci étant, les performances ont été modestes sinon mauvaises du côté des
charges d’exploitation fixes et du coût du risque. Le coefficient d’exploitation
de la

BIAT
demeure parmi les plus élevés du secteur à 62,9%. Cette situation  est
plutôt considérée comme une fatalité par les dirigeants, même s’il ne faut pas
occulter le côté positif qui se reflète dans le taux d’encadrement très
appréciable (55%) et dans l’effort de modernisation. La

BIAT
a acquis un nouveau siége et un nouveau système d’information. A cela
s’ajoute notamment un coût du risque qui s’intensifie sous l’impulsion d’une
banque centrale plus soucieuse.


BIAT
reste une banque de tous les excès selon M. Nouira. La banque devient
moins rentable mais plus sûre pour ainsi résumer l’état d’esprit de son
management. Le bénéfice net 2004 a subi, en toute logique, une baisse de 26% à
16,5MDT contre 22,2MDT en 2003. Il en résulte une baisse aiguë de la rentabilité
des fonds propres moyens de 6,71% à 9,20% et un retour sur actif qui chute à
0,51%. Il reste, toutefois, à la banque la possibilité de se vanter d’avoir
amélioré significativement son ratio de couverture des CDL qui bondit de 10
point à 50,9% en 2004 contre 40,2% l’année d’avant. Cette tendance positive a
été bien appréciée par les bailleurs de fonds étrangers de la banque. Cela
semble rassurer tous les actionnaires locaux qui ont adhéré à la dernière levée
de fonds de la banque. La confiance du marché en la capacité de la banque à
atteindre son objectif fixé à 70% en termes de couverture des risques vers 2008,
est déjà un acquis de taille. Il est à rappeler que

BIAT
a pu amasser presque 100MDT tout récemment suite à l’augmentation de
son capital (32MDT) et au lancement de son emprunt subordonné (77,1MDT). Ces
fonds vont permettre à la banque de se pencher sur son activité de production
avec plus d’assurance capitalisant sur ces nouvelles ressources. La banque, qui
bénéficie d’une franchise sur le principal de 5 ans sur son emprunt subordonné
contracté auprès de la SFI, est sûre de pouvoir contracter plusieurs autres
emprunts à l’avenir sur la base du revolving. A elle de faire preuve de bon
usage.

Foncièrement, ce renforcement continu des fonds propres va
permettre à

BIAT
d’atteindre et soutenir un ratio de solvabilité proche de 12% vers la
fin de l’année 2005, voire de se conformer à partir de 2008 avec les nouvelles
exigences qui seront édictées par la réforme de Bâle II. La banque devra, selon
son premier dirigeant, brasser un niveau de bénéfice net soutenu pour pouvoir
rémunérer ses actionnaires et gagner leur confiance tout en consolidant ses
réserves. Le bénéfice net prévisionnel 2005 est attendu à 19,6MDT compte tenu
d’un total provisions de 40MDT, et celui de 2008 sera probablement, selon les
dernières mises à jour, supérieur à 40MDT. D’ici 2008, année de l’ouverture du
secteur des services financiers à la concurrence étrangère directe, la banque
devra faire preuve de beaucoup plus d’ingéniosité et de rigueur pour gérer le
couple  rendement-rique.

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