TUNISAIR : Le A 340-500, avion « Mythique » de Ben Ali, estimé à 251 MD en 2011, vendu à 181 MD; Une bouffée de trésorerie pour Tunisair

Date: 14/01/2019Unité monétaire: TND
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D’après les derniers échos, la TAIR a réussi après plusieurs tentatives infructueuses à vendre l’avion présidentiel « mythique » A340-500 à la compagnie turque Turkish Airlines pour un montant avoisinant les 181 Millions de DT. Cet avion, acquis en 2009 hors plan de flotte et stratégie commerciale du transporteur aérien tunisien, a occasionné de multiples charges d’exploitation contribuant à fragiliser la situation de la compagnie qui subissait des coûts fixes déjà très pénalisants. Une première tentative de cession en 2012 portant sur l’Airbus A340-500 et le Boeing B737-700 pour une enveloppe estimée à 350 Millions de DT a échoué. L’aménagement de l’avion A340-500, exécuté par Sabena Technics conformément aux souhaits de la famille Ben Ali, a coûté, à lui seul, 76 millions de DT. A l’époque, le coût global de cet avion a ainsi été estimé à 251 millions de DT.

Pour retracer les charges occasionnées par ces deux avions, nous revenons sur le rapport des Commissaires aux Comptes A.M.I Consulting représenté par M abdelmajid Douiri et AMTA par Mme Raja Ismail  sur les états financiers Consolidés du Groupe TUNISAIR arrêtés au 31 Décembre 2012. Les auditeurs ont indiqué que le matériel de transport aérien de la société « Tunisair. SA», comprend deux avions présidentiels hors plan de vol et hors stratégie commerciale, un Boeing B737-700 acquis en 1999 et un Airbus A340-500 acquis en 2009, dont le coût global d’acquisition est estimé respectivement à 54 089 KDT et à 251 462 KDT. IIs précisent que les charges dont principalement les dotations aux amortissements relatives à ces deux appareils, sont estimées à 17 409 KDT au titre de l’exercice 2012. Par ailleurs, les produits relatifs à la mise à disposition de l’avion spécial de la société (Boeing 737-700) « Tunisair. SA» au profit de la présidence de la République sont estimés forfaitairement à 50.000 USD par heure de vol. Le montant facturé pour l’année 2012 suite à cette mise à disposition est de l’ordre de 3 461 KDT. A rappeler, qu’en application des dispositions de l’Article 270 du Code des Sociétés Commerciales, les deux commissaires aux comptes ont révélé au Procureur de la République, en date du 12 Septembre 2013, certains faits qui pourraient être délictueux et qui ont été mis en évidence par leurs travaux d’audit. Ces faits se rapportant aussi bien aux avions présidentiels qu’à d’autres affaires. Il s’agit principalement des rémunérations servies et d’autres avantages accordés aux membres de la famille du Président déchu. La mise à la disposition de la Présidence de la République de deux avions hors plan de vol et hors stratégie commerciale dont les charges qui se rapportent principalement aux dotations aux amortissements, aux charges financières ainsi qu’aux pertes de change estimées à 15 702 KDT au titre de l’exercice 2010 et à 10 193 KDT au titre de l’exercice 2011, alors que les produits y afférents se chiffrent à la somme de 400 KDT par exercice comptable. La transaction de cession des actions UIB à l’encontre de l’ancien Président directeur général de la société « Tunisair. SA ». Les dépenses présidentielles VIP à l’encontre de l’ancien président de la république Tunisienne. D’après M Jrad PDG de la compagnie en 2012 et véritable initiateur de son plan de restructuration, Tunisair a porté devant la justice plus d’une trentaine d’affaires qui suivent leurs cours normal. Des expertises sont déjà ordonnées par les Tribunaux compétents. Par ailleurs, d’autres affaires de corruption et de malversation ont été déclenchées au cours des dernières années. Peu d’informations sont disponibles sur le sort de ces affaires et les sommes d’argent récupérées par la société ;

Concernant l’exercice 2014, le rapport des nouveaux commissaires aux comptes, S.F.C. représenté par Mr Samir Ben Jemaa  et le consortium constitué par le cabinet Hichem Chekir et AMEX, a identifié dans la rubrique immobilisations des Avions destinés à la vente qui comporte essentiellement deux avions présidentiels: un Boeing B 737-700 acquis en 1999 et un Airbus A340-500 acquis en 2009, de valeurs nettes comptables respectives à la clôture de l’exercice 2014, de 5 952 KDT et 184 689 KDT.

Tenus d’apporter le maximum d’informations sur l’impact financier de ces deux avions sur les comptes de la société, les CAC ont noté que la société "TUNISAIR-S.A" a supporté diverses charges concernant ces deux appareils au titre de l’exercice comptable 2014, dont principalement les dotations aux amortissements estimées à 17 661 KDT et des charges financières relatives au financement de l’appareil A340, objet de la récente cession, estimées à 3 132 KDT. Le même rapport précise que la direction de la société "TUNISAIR-S.A" a arrêté un plan de vente actif afin de trouver un éventuel acquéreur à ces appareils. Les CAC ont toutefois signalé l’absence d’informations sur la juste valeur de ces appareils au 31 décembre 2014, ce qui ne leur permettait pas de se prononcer sur l’existence d’éventuelles dépréciations.

Pour résumer, il y a lieu de remarquer que la valeur estimative et/ou comptable de l’A340-500 est passée entre sa date d’acquisition et fin 2014 de 251 MDT à 184,6 MDT. Le débat théorique sur la nécessité ou non de sa réévaluation, soit en d’autres termes,  d’opter pour la méthode de la juste valeur ou pour la méthode du coût amorti va s’ouvrir à la préparation des états financiers de l’exercice 2016. Une chose est sûre le prix de 181 MDT reste un prix qui semble assez pertinent au vu des conditions actuelles du marché de ce genre d’appareil spécifique et personnalisé, du coût  d’opportunité de son inexploitation, de son coût de stationnement et d’entretien et de ses frais financiers et d’amortissement. Dans ce gendre d’opérations, l’acheteur prend en considération l’échec des multiples tentatives de vente depuis 2012. La direction de la Tunisair doit maintenant chercher auprès de la justice à intenter ou réactiver les actions nécessaires contre les vrais fautifs pour recouvrer le différentiel de prix par rapport à tous les frais d’acquisition et d’entretien qu’elle a occasionnés depuis la réception de l’avion en question. 

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